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Geste artistique : lien commun, lien social

Colloque à l'Esba TALM site du Mans le 9 et 10 octobre 2012

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Si plus que toute autre, l'époque contemporaine a vu les mécanismes politiques appréhender le monde comme matériau disponible, c'est pour l'utiliser à fins de production et d’accumulation de richesses - dont la répartition et les limites s’avèrent aujourd’hui problématiques. Nous postulons qu’il existe une autre façon d’envisager la matière du monde, dont l'économie serait plus désirante. Analyser les phénomènes, classifier les catégories, cela fait partie depuis longtemps des objectifs de ceux qui, philosophes ou scientifiques, cherchent à approcher une vérité qui permette aux hommes de tendre vers un épanouissement collectif. Le travail artistique est porteur des mêmes inquiétudes, des mêmes désirs et notre projet s’inscrit dans une visée proche. Il s’agit pour nous de mettre à l’épreuve de la recherche le fait que le geste artistique est une forme de pensée qui peut s’inscrire dans le tissu social de la cité, activer des liens, dynamiser les relations.

Dans la superposition des enjeux d’une telle entreprise, la question théorique, si elle n’apparaît elle même que par intermittence, travaille, souvent silencieusement, le geste et le positionnement des acteurs. Si la cloche historique régnait sur un monde basiquement unifié, le chaos latent de nos sociétés modernes suscite des questionnements qui doivent être nourris, en ce qui concerne notre propos, par des échanges approfondis entre théoriciens chercheurs et artistes. Interroger les objets quant à leurs nouvelles charges symboliques, interroger les sociétés quant à leurs tensions esthétiques et politiques, cela irrigue inévitablement la production artistique de notre époque. La réflexion des philosophes que nous invitons pour notre prochain colloque  « Geste artistique, lien commun, lien social Â», reprenant les questions que nous nous posions dés l’introduction de notre recherche, sera précieuse pour en éclairer les perspectives.

Jean-Louis Raymond



Sans prétendre combler les manques ou renouer les liens qui nous semblent avoir disparu ou s’être relâchés, nous avons régulièrement recherché à ancrer les pratiques au sein de l’espace public, pour que les sonorités qui nous entourent ne soient plus appréhendées comme des formes et des sensations que l’on subit, mais aussi et surtout comme celles que l’on fabrique, que l’on choisit et que l’on évalue esthétiquement. Le principal apport des diverses interactions avec l’espace public pouvant former, reformer ou déformer certaines pratiques quotidiennes, est de faire remarquer à nouveau ce à quoi l’on ne prête plus attention, ce que l’on n’entend plus, au propre comme au figuré. Ne plus entendre autrui (l’autre, la société, le groupe) est, de fait, ne pas pouvoir ou ne pas vouloir entendre ce qui nous est commun, sonorement commun (comme l’on dirait « visuellement commun »), faisant que l’on est le jouet involontaire ou volontaire de ce qu’il faut bien nommer un bio-pouvoir. Une majorité d’études le démontre, le monde contemporain urbain est dominé par des sons et des sonorités qui détruisent le lien social, cela physiquement, organiquement, un monde puissamment coercitif.

Le présent colloque cherchera à aborder ce geste qui nous lie ou ces gestes qui nous lient les uns aux autres à travers les pratiques artistiques et esthétiques, cela sans aucunement – comme cela est trop souvent et néfastement le cas – penser que l’art se substitue ou remplace ce que l’on ne trouve plus dans notre monde commun. Si l’art possède bien un pouvoir réparateur matériel et symbolique, en tant qu’il produit un geste sous forme d’objet ou de tout autre processus plastique au sein du social, il faudra en marquer les limites et les potentialités dans l’« espace public ». Car le geste artistique, entendu ici de manière élargie, se confronte également à des usages, des histoires, des projets, des résistances et des conflits, toutes ces formes du vivre ensemble plus ou moins réussies qui doivent continuellement nous rappeler que l’art n’est pas fait pour embellir la vie tout en demeurant à l’écart de la vie. L’art est aussi une adresse à autrui, au social, au commun, et bien qu’il ne puisse se réduire à quelque fonction ou rôle prédéterminé, compris comme geste, il est nécessairement un geste à l’adresse de quelqu’un et pour quelqu’un. À ce quelqu’un de répondre alors à notre geste.

Jacinto Lageira




Conférences et projections




- Conférence Jacinto Lageira, « L'Immatériel vivant »


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L'art étant ici compris comme un objet à travers ses diverses productions mais aussi comme un geste de don que l'artiste fait à la société, on cherchera à comprendre comment ce geste, par l'entremise d'une institution imaginaire des relations sociales, possède simultanément une forte valeur symbolique et une valeur in quantifiable, immatérielle, non mesurable, cela d'autant que la relation sociale même est vivante et pratique, ce qui en ferait un immatériel vivant concrétisé dans les Å“uvres d'art. 






- Conférence Antonia Birnbaum, « Marx, entre antagonisme et partage Â»


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Philosophe, professeure à l'Université de Paris VIII, a publié “Nietzsche, les aventures de l'héroïsme” (Payot 2000), “Le vertige d'une pensée : Descartes corps et âme” (Lyon horlieu 2003), “Bonheur, justice Walter Benjamin” (Payot & Rivages , 2009)

L’idée communiste avère immédiatement deux traits : celui de la lutte des classes, celui d’une capacité commune partagée par tous. Ils répondent à deux séries questions différentes. S’agit-il de ce qui se peut se passer entre nous, qui ne voulons pas subir la privatisation de notre existence, son calcul glacé, ou s’agit-il de porter des coups au capitalisme, de préférence le coup décisif portant le nom de révolution ? Le plus souvent, le trait du partage est associé aux utopistes — Saint Simon, Fourier —, tandis que le trait de l’antagonisme est associé à Marx. Ici une autre hypothèse est envisagée. Ne serait-ce pas pertinent aujourd’hui de faire valoir la logique mixte de la rencontre inaugurale de Marx avec le communisme ? Marx n’était-il pas simultanément confronté tant avec la violence qu’avec le partage, tous deux inhérents aux aspirations communistes ? Cette simultanéité lui aurait conféré une « boiterie » spécifique (Bataille).






- Conférence Laurence Corbel, « Monuments, espace public et lien social Â»


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Laurence Corbel est Maître de conférence en Esthétique et Philosophie de l'art à l'UFR d'Arts plastiques de l'Université de Rennes 2. Elle a publié “Mémoire en exil, Tachkent, Ouzbekistan (Ecole Intuit; lab), “L'art et les mots – La relation critique dans l'art contemporain” (avec Anne Moeglin Delcroix), et “Le discours de l'art (écrits d'artistes 1960-1980)”, (Presses Universitaires de Rennes, à paraître oct. 2012).

« Rien au monde de plus invisible qu’un monument. Nul doute pourtant qu’on les élève pour qu’ils soient vus, mieux pour qu’ils forcent l’attention mais ils sont en même temps “imperméabilisés”, et l’attention coule sur eux comme l’eau sur un vêtement imprégné sans s’y attarder un instant. Â» Ce paradoxe que pointait Robert Musil au début du siècle dernier doit être reconsidéré à l’aune de la multiplication des appels à des commémorations de toutes sortes d’une part, et d’autre part, de la critique de formes mémorielles sacralisantes qui sous-tend nombre de « monuments » contemporains présents dans l’espace public refusant la monumentalité et la visibilité. Comment déplacent-ils la fonction mémorielle du monument ? Renoncent-ils à la construction d’une mémoire collective et consensuelle qui lui est traditionnellement dévolue ou renouvellent-ils le rapport à la mémoire ? Contribuent-ils encore, à travers cette dimension critique, à la création d’un espace commun qui favorise le lien social, et selon quelles modalités ? Ces questions seront traitées à partir de l’analyse d’œuvres et de « monuments » (de Fayçal Baghriche, Christian Boltanski, Jochen Gerz, Horst Hoheisel, Stefanos Tsivopoulos, Renatah Stih et Frieder Schnock, Micha Ullman et Rachel Whiteread) réalisés depuis la seconde moitié du XXe siècle



- Conférence Cyril Jarton au théâtre du Radeau, « Jeux de vies, une introduction au jeu artistique »


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L'intégralité de la conférence en pdf : Jeux de vies, une introduction au jeu artistique.

Le jeu est une représentation de mondes réels ou fictifs qui procure un type de plaisir spécifiquement lié à la participation des joueurs. Quel est alors le statut d’une partie d’échecs ou de cartes dans un texte poétique ou romanesque, dans un film, dans une représentation ou action artistique ? Quel intérêt de contempler un jeu sans pouvoir y participer ? La contradiction est surmontée lorsque l’artiste dispose le jeu dans un autre jeu qui dévoile des aspects cachés ou nouveaux de la partie. L’enjeu se déplace vers la situation d’ensemble présentant le « jeu du jeu » telle la carte cachée dans le dos du Tricheur à l’as de carreau de Georges de la Tour seulement perceptible pour celui qui regarde le tableau. La partie dévoile un jeu plus vaste dont l’enjeu est la vie elle‐même ; ainsi Yudisthira, l’un des héros du Mahâbhârata se mise­‐t­‐il lui­‐même au cours d’une partie de dés. L’oeuvre qui n’est pas « sur le jeu » mais « oeuvre‐jeu » invite à décrypter des situations vécues comme des jeux et à en tirer les conséquences. Nous plaçant nous-‐même dans un espace de jeu qui n’est pas directement défini -­‐ jeu social, jeu amoureux, jeu politique, jeux de vie… ­‐ l’oeuvre‐ jeu nous invite à en reconstituer ou à en inventer les règles.


filliou5._jeu_de_vie_dessinjpg_copie"O! Le jeu de vi(d)e"

Robert Filliou, offset couleur, 56X42cm

1984







Liens

http://www.frasq.com/frasq_2010/p_artistes/Jarton.html

http://federationmondialedericochets.blogspot.fr/





- “n(n+1)/2 TRIO”, David Ayoun et Martin Moulin au théâtre du Radeau,



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Il s'agit de présenter une étape de travail, d'un projet de recherche en cours autour de modules sculpturaux, en collaboration avec Martin Moulin, ici percussionniste, et moi, performeur proposant sculpture et mise en scène.

"Issue d’une pratique hybride des mondes de l’art, ma pratique artistique tente de croiser les disciplines, d’en brouiller les frontières. Les modules sculpturaux n(n+1)/2 participent de cette pratique d’hybridation dans laquelle l’oeuvre est non seulement évolutive en forme et en taille (modulaire) mais aussi changeante en nature, selon le contexte dans lequel elle s’expose et la manière avec laquelle on l’appréhende. Ainsi, elle peut être processus d’une performance, sculpture d’une exposition, instrument sonore d’un concert, structure architecturale d’un espace, objet de design d’un lieu de vie, ou encore scénographie pour un danseur. Elle est prétexte à engager des relations particulières avec d’autres artistes, issues d’autres disciplines, mais aussi avec le public."

David Ayoun, septembre 2011

http://www.sourceregard.fr


« Faire naître un nouvel objet, c’est guider le rituel : si le musicien est l’acteur de la rencontre avec la matière, c’est elle (matière, objet) qui conditionnera son propre jeu, qui fixera le périmètre de l’action, qui agira à sa manière, latente. Le lieu aussi joue, intercesseur indispensable : l’acoustique particulière du lieu, ses caractéristiques (hauteur sous plafond, nature des matériaux du bâtiment, volumes, voire extérieur, etc.) interviendront dans la relation musicien-objet sonore. Car l’écoute en sera modifiée, et le jeu est dicté par l’oreille.

Une manière de continuer le chemin engagé avec David, vidéaste et plasticien hypersensible au sonore. Sa proposition de me mettre - de nous mettre - en terra incognita convient tout particulièrement à ce que je cherche aujourd’hui en tant que percussionniste. Non pas engranger du répertoire, mais vivre des expériences d’ «étrangeté» modifiant, perturbant la qualité de mon jeu et de mon écoute. Vivre enfin l’expérience d’une attention obsessionnelle à un objet particulier : volonté «hypnotique» ou épurée, d’où ne sont, a priori, exclues aucunes possibilités. Lyrique ou absurde, continu ou juxtaposé ? L’envie de cohérence est d’emblée rassurée par l’objet-même, catalyseur et réceptacle de toutes les idées - nous le disions, guide du rituel.»

Martin Moulin, octobre 2011


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“Résonance Conférence”

Un contexte, un lieu, un temps pour faire naître la parole et avec elle le sens et la forme. Une parole pour témoigner d'un jeune parcours dans la recherche dans Résonnance et ailleurs. Pour quoi faire? Pour rendre compte du cheminement en cours, et de la conscience qui émerge, des exigences qui lui sont liées, des protocoles de travail, des échecs qui se présentent.

Instant fragile pour penser avec l'auditeur, le fond mais aussi une forme pour le discours. Comment ? En mettant en jeu la parole dans une forme réflexive, une manière de l'illustrer autrement, pour alimenter la lisibilité de son propos.

Aborder le son par l'image, c'est un peu l'absurdité de ma proposition. Une hypothèse de travail qui peut-être ne trouvera pas de réponse satisfaisante. La recherche c'est aussi la surprise de ne pas trouver directement ce que l'on cherche.




- Conférence Pierre-Damien Huyghe, « La nostalgie du lien Â»


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Pierre-Damien Huyghe est Professeur des universités, Arts plastiques et sciences de l'art à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Labo. d'Esthétique Théorique et Appliquée). Il a publié de très nombreux ouvrages parmi lesquels : Modernes sans modernité (ed. Lignes), Eloge de l'aspect (ed. Mix), L'art au temps des appareils (l'Harmattan), le différend esthétique (ed. Circé), Du commun (ed. Circé), Art et Industrie (ed. Circé), le jeu de l'exposition (l'Harmattan), le devenir peinture (l'Harmattan).

En m'appuyant sur une lecture critique de l'ouvrage de Marc Augé Non-lieux, je voudrais mettre en cause la portée de la notion de « lien social Â» souvent entendue, à partir précisément de la théorie des non-lieux, comme une juste revendication. Sur quelles valeurs anthropologiques, sur quelle idée de la société et sur quelle conception de l'histoire cette revendication s'appuie-t-elle foncièrement ? Une fois ces questions prises en considération, je voudrais retourner quelques unes des hypothèses les plus fréquentes et dire que notre monde souffre paradoxalement non d'un manque mais d'un excès d'identités, non d'un excès mais d'un manque de modernité.





- Conférence Agnès Lontrade, « Spectateur et lien commun : invention et transformation »


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Agnès Lontrade est maître de conférences en esthétique et philosophie de l'art à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UFR Arts plastiques et sciences de l'art).
Elle a publié Le Plaisir esthétique. Naissance d'une notion (Paris, éd. L'Harmattan, 2004) et codirigé l'ouvrage Juger l'art ? (Paris, Publications de la Sorbonne, 2009). Elle est aussi codirectrice de la collection "L'art en bref" aux Editions L'Harmattan.

L’invention du spectateur et du sujet esthétique au XVIIIe siècle a eu à la fois pour condition et pour conséquence l’ancrage du sentiment dans la communauté universelle. La naissance de l’espace public, en partie fruit de la circulation et de la confrontation des jugements dans la sphère de l’exposition et des discours s’y rattachant, est à la source de théories contemporaines de la critique d’art fondant, dans la lignée des travaux de Jürgen Habermas, l’évaluation esthétique sur l’intercompréhension et l’intersubjectivité des réceptions. 

L’intervention s’attachera à réfléchir les présupposés politiques et les implications sociales de la critique d’art et de l’expérience esthétique ; réflexion qui nécessitera de préciser les concepts, aujourd’hui ambivalents, de spectateur (Jacques Rancière, Christian Ruby), de sens commun, de communication et de publicité. C’est aussi, in fine, la dichotomie spectateur/acteur qui sera discutée, en montrant comment l’expérience esthétique participe ou peut encore participer de la vie politique.




- Concert dans le Hall de l’Ecole des Beaux-Arts « Spat Sonore Â»,


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Concert réunissant le « Spat Sonore Â», formation de musique expérimentale avec des étudiants associés à l’Unité de Recherche, qui jouent sur des sculptures et des objets qu’ils ont eux mêmes réalisés, sur une partition de Nicolas Chedmail, projetée sur un mur, en bande passante.



- Performance de Cyril Jarton, de l’Ecole des Beaux-Arts à La Fonderie:

« Tintamarre Â», lecture/action en traversée urbaine.

Tintamarre est un poème-action où alternent des phases de scansions verbales et une action participative où l’auteur tire à travers la ville un fil d’une quarantaine de mètres qui matérialise son récit et son processus de fabrication. Le fil/récit, à partir d’une base fixe, écrite et dessinée en 2010, évolue à chaque nouvelle lecture en intégrant des éléments glanés sur le lieu de l’action auxquels s’ajoutent tout ce que les habitants et participants voudront ou pourront y accrocher.



- Concert  Maxime Echardour,

Maxime Echardour, percussionniste, joue sur la sculpture de Marine Dubois en improvisant à partir d’une bande son enregistrée préalablement sur la même sculpture, lors d’une première improvisation.



- Table ronde réunissant Jean-Louis Raymond, Christian Morin et Michel Dupuy avec les acteurs présents de l'équipe de recherche et Florent Lahache, philosophe, en témoin-modérateur, pour une synthèse des deux journées de conférences et d'évènements. 

Une conversation ouverte sur le bilan de l'expérience de l'Unité de Recherche "Résonances, du sensible au sens", ses relations croisées entre la pratique artistique, les questionnements théoriques et la pédagogie.




- Représentation du dernier spectacle du Théâtre du Radeau : « Onzième Â», de François Tanguy à la Fonderie / Théâtre du Radeau.

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"... Parler ou ne pas parler et se promener en compagnie des créatures....."    François Tanguy